La lettre d'information de l'IBC - Numéro 16 - 7 juillet 1997
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NUMERO SPECIAL
TABAC
Ce numéro est plus particulièrement consacré aux informations et actualités concernant le tabagisme. Il s'inspire notamment de la revue de presse et du bulletin du CNCT (Comité National Contre le Tabagisme).
L'ONU VA DEVENIR "UN ESPACE
SANS TABAC"
Le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan veut faire de l'Organisation des Nations Unies "un espace sans tabac". Il va donc proposer d'interdire l'usage du tabac dans tous les bureaux et locaux de l'ONU d'ici la fin de 1997 : "Convaincu qu'il faut faire soi-même ce que l'on prêche à autrui, j'ai demandé à notre centre de coordination de la lutte contre le tabac de nous aider à faire de l'ONU un espace sans tabac". Mme Thérèse Gastaut, porte-parole de l'ONU, a déclaré : "C'est une révolution".
Source : ONU, mai 1997
Mots-clés : ONU, interdiction de fumer, tabac
LE TABAC EN FRANCE EN
1996
L'organisme du lobby du tabac, le Centre de documentation et d'information sur le tabac (CDIT), publie dans son numéro 18, de mai 1997, les principales statistiques sur le tabac en France. On y apprend que le tonnage global de tabac vendu a baissé de 1,6 %, ce qui montre l'efficacité des campagnes de prévention toutefois encore très insuffisantes. L'augmentation des ventes de cigares et de cigarillos et la bonne tenue des tabacs à fumer et à rouler (+ 8,5 %) ont en partie compensé le retrait des ventes de cigarettes (- 10,4 %). Le chiffre d'affaires de l'industrie du tabac est encore de 72 milliards de francs, dont 67 milliards de francs pour les cigarettes, 2 milliards pour les cigares et 2,7 milliards pour les tabacs à rouler. Les recettes fiscales de l'Etat ont quant à elles augmenté de 6,6 % pour atteindre 54,417 milliards de francs, contre 51,046 milliards en 1995. Pour 1996, le taux moyen de la taxation sur les produits du tabac était à 75,4 % et à 76,7 % pour les cigarettes. Nous avons particulièrement remarqué les données relatives à la production de tabac en France. Au total, en 1996, environ 27 600 tonnes ont été récoltées pour un chiffre d'affaires de 725 millions de francs (710 millions en 1995). Notons que ce chiffre est extrêmement faible par rapport aux 72 milliards de chiffre d'affaires et aux 54 milliards de recettes fiscales. Est-il vraiment nécessaire de continuer à cultiver des produits vecteurs de mort et de maladies en France ? D'ailleurs, dans le tableau décomposant le chiffre d'affaires du tabac, les planteurs sont simplement ignorés. L'industrie du tabac n'est donc pas un enjeu important pour l'agriculture française. Un document fort intéressant à méditer que vous pouvez demander auprès du CDIT, 18 rue de la Boétie, 75008 Paris, Tél : 01 42 65 21 16, Fax : 01 42 65 21 17.
Si seulement 1% des recettes fiscales du tabac en 1996 étaient consacrées à la lutte contre le tabagisme, cela ferait tout de même 544 millions de francs, à comparer aux 2 millions de francs alloués par la Direction Générale de la Santé au CNCT pour la lutte contre le tabagisme. 5000 fois le budget de l'IBC avec 1% seulement des recettes fiscales du tabac : de quoi rêverÉ Si seulement 10% de l'augmentation des taxes sur le tabac en 1996 (par rapport à 1995) avaient été affectées aux actions de prévention en 1997, ce qui laisserait encore 90% (de l'augmentation!) à l'Etat, cela ferait tout de même 44 millions de francs français (de quoi subventionner en totalité l'action de 400 associations similaires à l'IBC).
Le directeur actuel du CNCT, Philippe Boucher, souhaiterait que 1% des recettes fiscales du tabac en France soient affectées par l'Etat à la lutte contre le tabagisme. L'IBC pense que l'on devrait faire mieux et que non pas 1% mais au moins 50% des recettes fiscales du tabac, non seulement en France mais dans le monde. Il n'est pas moral qu'un Etat ou quiconque s'enrichisse sur le dos d'une épidémie qui tue chaque année dans d'atroces souffrances près de 80.000 personnes rien qu'en France (10 fois plus que les accidents de la route).
Source : CDIT, n°18, mai 1997.
Mots-clés : tabac, statistiques, CDIT, consommation
Pays-Bas : QUAND L'ARGENT
DE L'ETAT PROFITE A L'INDUSTRIE DU TABAC
Aux Pays-Bas, comme dans la plupart des pays européens, plus de 70 % du prix d'un paquet de cigarettes représente des taxes. La taxe est payée au fabricant qui ensuite la reverse à l'Etat. D'après Stivoro, le fabricant de tabac dispose d'un délai moyen de plus de quatre mois avant d'avoir à reverser les taxes relatives aux paquets qui ont été vendus. Dans la mesure où les taxes sont considérables, cela signifie que les fabricants de cigarettes ont à leur disposition, en permanence, presque 250 millions d'Ecus (plus d'un milliard de francs, sachant que un écu vaut environ 6,50 francs) qui, s'ils sont placés de manière fort prudente avec un intérêt de 6 %, peuvent leur rapporter 15 millions d'Ecus, soit 100 millions de francs par an. Cet intérêt est, d'après Stivoro, plus de quatre fois plus important que l'argent dépensé par les pouvoirs publics pour lutter contre le tabagisme. Boudewijn se demande quelle est la situation dans les autres pays européens et comment on pourrait mettre fin à ce privilège indû ? Eléments de réponse : 1/ les Pays Bas, comparés à d'autres pays européens tels que la France ou la Belgique, consacrent des sommes plus importantes à la lutte contre le tabagisme (environ 10 fois plus qu'en France, en proportion du nombre d'habitants), 2/ on pourrait par exemple affecter cet argent aux associations sérieuses effectuant une action utile pour la prévention du tabagisme.
Source : Courrier Boudewijn De Blij/CNCT, Stivoro, 13 juin 1997.
Mots clés : Tabac, taxes, délais de reversement, industrie
Etats-Unis : GASP ! UN
FUMEUR SE VENGE
Frank Freudberg, journaliste à Philadelphie a écrit un roman policier plutôt effrayant dans lequel un fumeur en phase terminale d'un cancer lié à son tabagisme décide de faire chanter l'industrie du tabac en mettant sur le marché des paquets de cigarettes trafiquées avec du cyanure. On imagine aisément la panique qui s'ensuie avec les premiers décès ponctués de messages menaçants de la part de ce justicier atypique. "Gasp" est disponible pour le moment seulement en anglais chez Barricade Books à New York.
Source : Gasp, Frank Freudberg, Barricade Books, 1996.
Mots clés : livres, roman, industrie, tabac
LA PREVENTION DES
CANCERS
"La prévention des cancers", c'est le titre de l'ouvrage publié par Maurice Tubiana dans le cadre de la collection de poche Dominos Flammarion (n° 131). Le Pr Tubiana y rappelle que l'on pourrait réduire de plus de la moitié la mortalité due au cancer mais qu'il conviendrait pour cela de s'élever contre les habitudes, de s'interroger sur le bien-fondé d'idées à la mode. Il relativise les facteurs environnementaux en ce qui concerne l'industrialisation et la pollution, précisant que "75 % des cancers sont causés par les habitudes individuelles, dont essentiellement la nutrition, le tabac, l'alcool et les rayons solaires." (Tableau p. 79). Dans son dernier chapitre, intitulé "Pour une mise en oeuvre de la prévention", il aborde les recommandations concrètes et consacre plusieurs pages à expliquer quelles devraient être les modalités de la lutte contre le tabagisme.
Source : La prévention des cancers, collection Dominos Flammarion, n° 131.
Mots clés : tabac, prévention, cancers, livres, Tubiana
BERNARD KOUCHNER ET LA
SANTE PUBLIQUE
Alors qu'il n'était pas encore le nouveau ministre de la santé, Bernard Kouchner a publié en 1996 chez Robert Laffont un livre d'entretiens intitulé "La dictature médicale". Un titre étonnant de la part d'un médecin dont voici quelques extraits qui nous paraissent intéressants. Ainsi page 20 : "On ne peut pas se contenter d'intervenir qu'en cas de malheur. Il vaut mieux être là avant, pour que ça aille moins mal... Notre système relève de la consommation. Cruel mécanisme : on attend que les gens soient malades pour intervenir, quand il serait plus simple, plus charitable de prévenir et d'empêcher. Les médecins français rechignent. Ils ne considèrent pas que l'hygiène et la Santé publique soient des disciplines médicales. Que craignent-ils ? Les médecins ont-ils vraiment besoin du malheur pour exister et mériter notre considération ? N'en auraient-ils pas davantage s'ils contribuaient à l'éviter ? Ils n'en sont pas responsables : c'est la mécanique qu'il faut changer, pour plus de prévention que de traitement. En France, le tabac, l'alcool et les accidents de la route provoquent plus de cent mille morts évitables par an (ndlr : dont la grande majorité dues au tabac), et des dépenses aussi faramineuses que vaines. A cause de ce comportement, notre situation repose sur un paradoxe : à mesure que les recherches progressent, notre Santé publique prend du retard. On dirait deux mondes qui évoluent en sens inverse." Bernard Kouchner revient ensuite avec justesse sur l'origine de ce contraste qu'il fait remonter à Pasteur qui révolutionne la médecine en voulant imposer l'hygiène. Un peu plus loin, page 74, il précise : "Chez nous, tout est fait pour opposer médecine de soins et santé publique. Ce sont pourtant des disciplines infiniment complémentaires. On ne changera jamais la Sécu sans retourner cette mentalité. Pour la France, les agents de la santé publique sont des coincés, des rabat-joie, des ayatollahs de la prohibition du tabac, des empêcheurs de boire du sancerre à l'excès lors d'une fête de famille." Il évoque un peu plus loin dans une belle formule : "Les fausses libertés débridées : ivresse, vitesse, tabac et drogues, ces grandes pulsions qui nous conduisent à l'accident." A la fin de ce livre, Bernard Kouchner revient sur quelques avancées fort lentes, essentiellement au niveau européen, lorsqu'il évoque les avertissements sur les paquets et de conclure : "Je peux dire une chose : je trouve malsain que les enfants français de douze ans, en fumant, rapportent 12 millions de francs par an aux fabricants. Et encore plus malsain qu'on masque le problème en dénonçant le seul cannabis." (Page 194). Espérons que maintenant qu'il est ministre de la santé, Bernard Kouchner pourra mettre ces belles paroles en application et enfin mettre en place une vrai politique de prévention, ce qui n'a jamais été le cas de ses prédecesseurs, de droite comme de gauche !
Les ravages du tabac aujourd'hui sont en effet, comme le souligne Bernard Kouchner, bien plus importants que ceux du cannabis. Pourtant, le premier est autorisé et le deuxième interdit. La logique élémentaire voudrait donc que soit l'on rende le premier hors la loi (c'est ce que nous proposons), soit qu'on légalise le second (c'est ce que nous craignons et qui ne ferait évidemment qu'aggraver la situation sur les deux tableaux).
Source : "La dictature médicale", Robert Laffont, février 1996.
Mots clés : tabac, Bernard Kouchner, santé publique, prévention
France : SNCF : FUMER EST
ENCORE POSSIBLE !
Rafaël Perrot, journaliste à l'Evènement du Jeudi, s'est "amusé" à voir s'il pouvait fumer en toute impunité dans différentes gares parisiennes. Il s'est ainsi promené en fumant ostensiblement dans des zones interdites à la gare de Lyon, à la gare d'Austerlitz, puis à la gare Montparnasse et enfin à la gare du Nord. Notons qu'il a été néanmoins interpellé par les forces de l'ordre dans la gare d'Austerlitz et conduit au commissariat, où à sa propre surprise, il sera relâché sans le moindre procès verbal. Sa conclusion à l'issue de son périple : "Dans mon paquet, cinq blondes ont échappé au massacre. J'ai fumé comme une locomotive". Rappelons qu'il est interdit de fumer en France (loi Evin) dans "tous les lieux à usage collectif clos et couverts" ce qui inclue toutes les gares. La SNCF peut donc certainement mieux faire pour que soit appliquée vraiment l'interdiction de fumer dans les locaux qu'elle est censée contrôler. Il est toutefois autorisé de fumer (en France) sur les quais de gares à l'air libre, non-clos par des murs. Ce n'est pas le cas dans certains états américains où il est non seulement interdit de fumer dans les lieux collectifs mais parfois aussi dans un certain périmètre devant l'entrée de ces lieux collectifsÉ
Source : Evènement du Jeudi, 29 mai 1997, p. 44.
Mots clés : tabac, interdictions de fumer, lieux publics, SNCF, procès
UN BON POINT POUR LA
RATP
Après plusieurs années d'inertie, la RATP a fait ces derniers mois un certain nombre d'efforts (rappels de la loi par annonces sonores et sur écrans vidéo, meilleur affichage des interdictions de fumerÉ) qui semblent porter leurs fruits : les quais de la RATP redeviennent enfin un peu plus respirablesÉ Les grillons du métro que l'on entend striduler à Paris notamment dans les lignes n°3 et 9 du métro (voir article IBC NEWS n°14), s'en réjouiront certainement.
Source : Les quais du métro, juin 1997
Mots clés : tabac, interdictions de fumer, lieux publics, RATP
ASTUCE POUR
RECALCITRANTS
Vous avez peut-être remarqué que si vous avez un mari, une épouse, un ami, un collègue, etc., qui fume et n'a pas forcément envie d'arrêter de fumer, ceux-ci ne réagissent guère si vous leur suggérez d'arrêter ? Et que cela peut même leur donner envie de fumer plus ? Dans ce cas, une astuce consiste à ne pas vous fatiguer en insistant, mais au contraire à pousser subtilement dans l'autre sens, pour créer une réaction automatique vers le sevrage.
Simple mais efficace, le principe est le suivant : si en poussant dans un sens, une réaction automatique survient en sens inverse, alors il faut pousser dans le sens contraire au résultat souhaité pour avancer.
En effet, la contrainte, de quelque nature qu'elle soit, suscite toujours une réaction en sens inverse à celle-ci. Ce principe physique s'applique aussi à certaines situations relationnelles. Il suffit qu'on vous impose de faire quelque chose sans que vous l'ayez choisi vous-même, pour vous en dégoûter. A l'inverse, tout ce qui est interdit tend à attirer (les cerises du voisin paraissent toujours meilleures que les vôtresÉ). En appliquant ce principe concrêtement au domaine du tabac, on voit qu'il ne faut surtout pas forcer un fumeur à arrêter, mais plutôt lui demander si cela le gêne qu'on ne fume pasÉ Vous pouvez aussi proposer à un fumeur de lui rapporter des cigarettes si vous allez faire des courses. Chez un fumeur qui n'a pas envie d'arrêter et qui sait que vous ne fumez pas et que vous êtes contre le tabagisme, cela provoquera presque automatiquement un pas dans votre direction (c'est-à-dire vers le sevrage). Variante : au lieu d'offrir un livre "Comment vous libérer du tabac" à la personne concernée en lui disant "tu devrais arrêter!", laissez plutôt trainer négligemment le livre sur un coin de table et, si par hasard le sujet concerné le voit, interdisez-lui d'en prendre connaissance et reprenez vite le livre de ses mains en lui disant que ce n'est pas pour lui (ou elle), puisqu'il (ou elle) fume et ne veut pas arrêter, que ce livre est là pour quelqu'un d'autre et ne s'adresse absolument pas à des cas comme le sien. Et n'hésitez pas à expliquer pourquoi (éventuellement avec humour mais néanmoins en essayant d'être convaincant) cela ne s'applique pas et ne marcherait sûrement pas dans son cas. Si vous avez déjà constaté des "réactions-inverses" chez vos proches ou collègues, essayez cette astuce et vous serez surpris du résultat. La même technique peut s'appliquer éventuellement à d'autres domaines (choix collectifs, sevrage alcoolique, enfant qui ne veut pas travailler, changements alimentaires...), chaque fois qu'il y a des décisions à prendre ou des comportements à modifier et des résistances inconscientes de la part du sujet concerné.
Source : IBC, juin 1997.
Mots clés : tabac, sevrage, astuce, réactions contraires
CANCER DU POUMON : ET
MAINTENANT LES FEMMES JEUNES...
Les hommes fumaient autrefois beaucoup plus que les femmes. Cette inégalité des sexes devant l'usage du tabac se traduisait par le fait que, jusqu'à présent, le cancer du poumon et des bronches, une des premières causes de cancer et de mortalité, frappait beaucoup plus les hommes que les femmes, dont l'espérance de vie était de ce fait largement supérieure à celle des hommes. Cette inégalité est en train de disparaître : les femmes fument de plus en plus et de plus en plus jeunes, si bien que, dans quelques années, la femme et l'homme seront égaux devant le cancer du poumon et en longévité. Le numéro de juin du magazine féminin DS, consacre trois pages au développement des cancers du poumon chez les femmes. "Cette hécatombe frappe déjà aujourd'hui des femmes de plus en plus jeunes, comme le confirme les témoignages bouleversants de Christine, 35 ans et de Monique, 46 ans. Elles évoquent leur choc devant l'annonce brutale du diagnostic, le calvaire de la chimio, des opérations et des récidives, les maladresses des proches comme leur présence salutaire". Le magazine précise également sous le titre "Un cancer qui tue en silence - Faute d'information, la plupart des françaises se croient toujours à l'abri de ce fléau avant la fin de la cinquantaine." Pour le Dr Thierry Le Chevalier, cancérologue à l'Institut Gustave-Roussy, "Dans cinq ans, la mortalité par cancer bronchique dépassera celui du sein, et dans dix ans, il y aura une majorité de femmes dans nos consultations". Nous ne pouvons que vous conseiller d'acheter, au lendemain de la Journée Mondiale sans Tabac, ce numéro du magazine DS qui résume avec une triste pertinence l'évolution tragique de l'épidémie tabagique. C'est une des raisons pour lesquelles nous menons notre combat.
Source : DS, juin 1997, p. 40-41-42.
Mots clés : tabac, cancer du poumon, femmes, jeunes, témoignages
Russie : APRES LE JAPON, LA
RUSSIE EST LE PAYS OU LE TABAC EST LE PLUS MEURTRIER
L'Organisation mondiale de la santé s'alarme des effets du tabagisme en Russie, où la consommation de cigarettes a explosé depuis la libéralisation causant maintenant 750 morts par jour. Environ les deux tiers des hommes et un tiers des femmes russes fument, tandis que l'usage de la cigarette chez les adolescents augmente, surtout chez les filles. Aujourd'hui, 40% à 45% des décès concernant les hommes âgés de 35 à 69 ans sont dûs aux méfaits du tabac. Comme dans tous les pays ex-socialistes, la consommation a fortement augmenté en Russie et depuis 1986, la production et les importations ont augmenté de 40%, passant de 215 milliards de francs en 1986 à environ 300 milliards en 1995.Mais en Russie, la lutte contre le tabagisme se heurte à trois obstacles : la vente du tabac n'est l'objet d'aucune restriction, les cigarettes américaines ou britanniques sont moins chères qu'aux Etats-Unis ou en Grand-Bretagne et les publicités inondent le marché. Tandis que les grandes affiches étrangères pro-tabac ont envahi les rues de Moscou, il n'y a pratiquement pas de programme anti-tabac.
Source : AFP, 28 mai 1997.
Mots clés : tabac, publicité, Russie, OMS, consommations, statistiques
LE LIVRE QUI A FAIT CESSER
DE FUMER LE PLUS GRAND NOMBRE DE FUMEURS
"Comment vous libérer du tabac" est le livre de sevrage tabagique le plus vendu en Europe à notre connaissance (et peut-être dans le monde ?) : il a aidé plus de 100.000 fumeurs à se libérer du tabac, parmi lesquels des médecins, des chefs d'entreprise et des hommes politiques célèbres, dont certains, que nous ne citerons pas, étaient pourtant de très gros fumeurs.
Si vous le souhaitez, une dédicace peut être rédigée avec un petit mot d'encouragement de la main de l'auteur pour la personne de votre choix (à l'occasion d'un anniversaire, d'un cadeauÉ). Il suffit de demander la dédicace en précisant le nom de la personne à laquelle le cadeau est destiné. La dédicace est gratuite.
Mots clés : tabac, comment vous libérer du tabac, sevrage, livres
ADOS : GAGNEZ DE L'ARGENT
EN NE FUMANT PAS
Aux Pays-Bas, le projet "Enfants sans tabac" utilise l'argent pour inciter les jeunes à ne pas commencer à fumer. Les jeunes âgés de 12 à 16 ans commencent souvent à fumer à la suite de la pression de leurs amis. Ce projet a donc décidé de proposer à des groupes de jeunes, sous la supervision d'un adulte, de ne pas commencer à fumer avant l'âge de 16 ans et en échange de recevoir une somme d'argent. L'idée a pris forme aux Pays-Bas lorsque le fabricant de camions Volvo a décidé de donner ainsi de l'argent aux enfants de ses salariés. Il s'agit en fait d'une institutionnalisation d'une pratique utilisée par un certain nombre de parents qui promettent à leurs enfants de leur offrir un cadeau, un voyage ou des cours d'auto-école s'ils ne commencent pas à fumer avant un certain âge.
Source : Courrier Boudewijn De Blij/CNCT, Stivoro.
Mots clés : Enfants, argent de poche, prévention
Etats-Unis : DE NOUVEAUX
ETATS PORTENT PLAINTE CONTRE L'INDUSTRIE DU TABAC
Les Etats d'Idaho, de l'Oregon et la Californie ont rejoint la trentaine d'autres Etats américains qui ont porté plainte contre l'industrie du tabac afin d'obtenir le remboursement des coûts liés aux traitements des maladies du tabac. L'industrie du tabac est également accusée d'avoir illégalement essayé d'influencer les mineurs, d'avoir effectué des publicités mensongères et d'avoir supprimé les résultats des recherches scientifiques sur les effets du tabagisme. La Californie est le principal Etat à avoir porté plainte jusqu'à présent avec une population d'assurés sociaux concernés par ce procès de 5,5 millions.
Imagine-t-on l'Etat français ou allemand qui porterait plainte contre la SEITA et empocherait ainsi des milliards de francs de dommages et intérêts pour aider les malades et la prévention ? On en est encore, hélas, bien loin : l'Etat français n'a vendu récemment qu'une partie de ses actions dans la SEITA, dont il reste de loin le principal actionnaire. Les intérêts de l'Etat-actionnaire et de la SEITA restent ainsi étroitement liés, et les réunions de la SEITA pour définir le prix des cigarettes se tiennent d'ailleurs régulièrement à Bercy, au Ministère des FinancesÉ alors que le tabac coûte pourtant globalement trois fois plus (au moins) qu'il ne rapporte à la collectivité.
Source : SCARC, 12-13 juin 1997.
Mots clés : Procès, états, finances, industrie du tabac
Etats-Unis : DECLIN DU
NOMBRE DES FEMMES ENCEINTES QUI FUMENT
Le Centre pour le contrôle des maladies d'Atlanta vient de publier une étude qui montre qu'il y a une baisse du nombre de femmes américaines qui fument pendant qu'elles sont enceintes.
Selon ce rapport, le pourcentage de femmes américaines qui fument en étant enceintes était en 1995 de 14% et en régression par rapport aux années précédentes. C'est encore beaucoup ! Le simple fait que, alors que toutes les femmes connaissent la nocivité du tabac pour le foetus (la nicotine franchit librement la barrière placentaire), 14% d'entre elles, pourtant averties, continuent à fumer, montre bien à quel point le tabac induit une dépendance puissante. L'intensité de la dépendance induite par le tabac dépasse ainsi dans de nombreux cas l'amour de la future-mère pour son bébé, pourtant une des forces les plus puissantes au monde. Saluons néanmoins le courage et la lucidité de 86% des mères qui parviennent (pas toujours facilement) à protéger leur bébé en arrêtant à tempsÉ Rappelons que fumer pendant la grossesse multiplie par trois les risques d'avoir un bébé mort-né (8 cas sur 1000 normalement, mais 28 cas sur 1000 grossesses fumantes) et que les bébés de fumeuses pèsent en moyenne 200 grammes de moins que la normale à la naissance.
Source : SCARC, 11 juin 1997.
Mots clés : Femmes enceintes, statistiques, prévalence
LE MUFTI D'EGYPTE DECLARE
LA CIGARETTE "ILLICITE"
Dans une fatwa (avis religieux) le mufti d'Egypte a déclaré la cigarette "illicite" car il est prouvé de manière irréfutable par tout le monde que la fumée est très nuisible à la santé et provoque des maladies mortelles. Le mufti cite à l'appui de son jugement des versets du Coran et des paroles du prophète demandant aux musulmans de ne pas se faire du tort. "Il incombe à tout musulman de se plier aux dispositions de la charia et d'éviter tout ce qui pourrait nuire à lui-même, à sa santé, à son argent, à sa famille et à sa société." Environ 7 millions d'Egyptiens, soit 15 % de la population de plus de 10 ans, fument la cigarette ou le narguilé, selon les statistiques officielles.
Source : AFP, 13 juin 1997.
Mots clés : Religion, interdiction de fumer, Islam
BEAUCOUP HESITENT ENCORE A
ARRETER DE FUMER PAR PEUR DE PRENDRE DU POIDS
Une récente étude menée par le Washington Post a montré que 8 fumeurs sur 10 souhaiteraient arrêter de fumer (ndlr : la proportion est la même en France et n'a pas changé depuis des années), mais la moitié d'entres eux déclarent qu'ils n'arrêteront pas si cela signifie qu'ils doivent gagner plus de 3 kilos. Et pour un quart des fumeurs, il n'est pas question d'arrêter si cela devait signifier la moindre prise de poids. Selon Cynthia Pomerleau, directeur du Laboratoire de recherches sur la nicotine de l'Université du Michigan, plus de 60 % des fumeurs qui arrêtent de fumer gagnent du poids, au delà de 3 kilos et 20 à 30 % gagnent une dizaine de kilos. La crainte de prendre du poids est plus forte chez les femmes que chez les hommes et parmi les fumeurs qui fument plus de 15 cigarettes par jour, 75 % des femmes et un peu plus d'un tiers des hommes ne sont pas prêts à arrêter s'ils doivent gagner plus de 3 kilos.
Remarquons qu'en moyenne seulement un fumeur sur deux environ prend du poids (en France, 60% aux USA selon cette étude). Par ailleurs, il faut préciser que la prise de poids n'est que temporaire chez environ la moitié de ceux qui prennent du poids (quelques kilos en moyenne). In fine, la prise de poid ne concerne donc qu'un fumeur sur quatre. Il convient de savoir aussi que le tabac empêche une absorption correcte des aliments, agit sur les centres de la faim comme une drogue (la plupart des drogues neuroactives et narcotiques coupent la faim). Lorsque le sevrage, ce que nous recommandons vivement, est associé à un régime adéquat pour éliminer la nicotine, l'expérience montre qu'il n'y a alors pas ou très rarement et très peu de prise de poids.
Source : SCARC, 16 juin 1997, Washington Post, 15 juin 1997.
Mots clés : Sevrage tabagique, prise de poids
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