Les dangers du tabagisme passif (respirer la fumée des autres) sur la santé sont bien connus.
Nous passons près de la moitié de notre journée au travail.
Il est tout à fait anormal, malpoli, irrespectueux de son prochain et contraire à la Loi Evin publiée au Journal Officiel du 30 mai 1992 de fumer au travail dans un bureau partagé entre un fumeur et un non-fumeur, à la cantine, ou dans des salles de réunion en présence de non-fumeurs, ou même dans les couloirs ou dans un hall d'entrée.
Le tabagisme passif est un véritable problème de société, qui peut engendrer ou aggraver à court terme de nombreuses maladies ou troubles tels que des irritations ou inflammations des voies respiratoires, migraines, stress, difficultés d'attention et de concentration, allergies, etc.
A plus long terme, les études épidémiologiques montrent que le tabagisme passif augmente les risques de cancer du sein, de cancer du poumon, ainsi que les risques de malformations chez la descendance des femmes exposées, entre autres.
Saviez-vous que le tabagisme passif suffit à augmenter les risques de malformations foetales (bec de lièvre...) pour les femmes enceintes et que l'on retrouve de la nicotine dans le lait de mères allaitantes non-fumeuses exposées à la fumée des autres ?
Du fait du confinement des fumées à l'intérieur des locaux, les effets du tabagisme passif sont largement supérieurs à ceux de la pollution atmosphérique.Ceci peut de plus être amplifié, dans les locaux pourvus d'un système climatisation ou de ventilation fonctionnant en cycle fermé, par la recirculation, qui conduit à respirer plusieurs fois le même air chargé des mêmes polluants. Le monoxyde de carbone, par exemple, un gaz hautement toxique qui prend la place de l'oxygène dans le sang, n'est pas filtré par les installations de climatisation.
Il est donc vital, pour quiconque veut protéger sa santé, de respirer un air suffisamment pur. Il s'agit là d'un droit fondamental qui doit absolument être respecté.
Le dialogue fumeurs / non-fumeurs ressemble toutefois dans certains cas à un dialogue de sourds. En effet, face à l'aspiration légitime des non-fumeurs (et même de certains fumeurs) à respirer un air pur, on trouve le poids des mauvaises habitudes prises avec le temps par les fumeurs, souvent mal informés, devenus dépendants malgré eux, et dont les plus dépendants d'entre eux ne peuvent plus s'empêcher de fumer toutes les x minutes.
Quelle que soit la difficulté de ce dialogue, celui-ci est nécessaire. La politesse et le dialogue direct à l'amiable sont toujours préférables lorsque c'est possible en première approche, ce qui souvent suffit à résoudre les problèmes.
Si vous êtes enfumé, commencez donc par en parler à la personne concernée (votre chef si possible) et aux personnes les plus appropriées, le plus cordialement possible. L'IBC vous suggère d'agir d'abord oralement et le plus amiablement possible (en parler) puis éventuellement d'écrire un courrier très poli et correct à cet effet, en demandant le cas échéant une réponse écrite (d'abord par courrier ordinaire).
Si cela ne débouche pas, il faudra choisir entre continuer à supporter la fumée (ce qui n'est pas normal) ou prendre le problème à bras le corps le plus diplomatiquement possible (il ne sert à rien de se fâcher quand on peut l'éviter).
Vous pouvez aussi prendre rendez-vous avec des représentants syndicatux ou avec le service de médecine du travail pour leur faire part de votre désarroi (syndicats) et des troubles et malaises ressentis (médecin) le cas échéant et leur demander s'ils peuvent vous aider.
N'hésitez pas à en parler aussi à votre chef de service. Si c'est votre chef qui fume en votre présence, la situation est délicate, car il est délicat de se fâcher avec lui ou elle, mais vous pouvez néanmoins lui en parler, ou à défaut demander un entretien au chef de votre chef (surtout s'il est non-fumeur), ou bien en parler à d'autres collègues, de préférence non-fumeurs.
Nous vous encourageons aussi à faire circuler et signer à vos collègues dans votre entreprise la pétition "Droit à l'air pur" ( téléchargez la pétition "Droit à l'air pur" ) afin de recueillir un maximum de signatures en faveur du droit à l'air pur dans votre entreprise. Gardez les originaux des feuilles de pétition signées, et envoyez-nous en une copie au fur et à mesure par fax ou par courrier, comme indiqué sur la feuille de pétition. Les non-fumeurs signeront certainement volontiers, et les fumeurs, qui en auront sûrement connaissance d'une manière ou d'une autre, voyant qu'il y a des signataires, seront alors obligés de faire davantage attention.
Vous pouvez aussi diffuser dans votre entreprise ou afficher dans votre bureau ou sur un tableau de service le texte de la loi Evin (téléchargez et imprimez le texte de la Loi Evin) qui interdit de fumer au travail, notamment dans les salles de réunion et bureaux partagés entre fumeurs et non-fumeurs, mais aussi les couloirs, les halls d'entrée, les salles d'attente, et plus généralement dans tous les lieux publics ou privés à usage collectif.
Certaines personnes ne respectent pas la loi car tout simplement elles ne la connaissent pas et, une fois informées, le texte devant les yeux, acceptent volontiers de modifier leur comportement.
Gardez des traces si possible écrites, de toutes vos démarches et des réponses reçues. Si tout cela échoue, il faudra alors envisager une action juridique auprès des instances compétentes (Tribunal des Prud'hommes ou TGI selon les cas).
En vue d'une éventuelle future action juridique contre les contrevenants ou contre votre chef ou votre employeur : il sera alors utile de disposer de pièces écrites ou de témoignages établissant que la loi n'est pas respectée. Il est très simple de faire constater l'absence de signalisation des espaces non-fumeurs ou la présence de fumeurs, de cendriers ou de mégots dans un espace censé être non-fumeur, soit par des attestations signées de quelques collègues, soit tout simplement en faisant venir un huissier qui constatera l'infraction, ce qui est encore mieux. Il vous en coûtera dans ce cas entre 500 et 1000 F environ, qui vous seront éventuellement remboursés ultérieurement à l'occasion d'une négociation ou par voie de justice, mais cela évidemment ne contribuera pas à arranger l'ambiance.
Il s'agit donc du dernier recours après échec des possibilités amiables qui sont toujours préférables lorsque c'est possible.
Sachez que l'Institut Bruno Comby et l'association Droit à l'Air Pur peuvent le cas échéant vous soutenir dans vos démarches et actions (éventuellement juridiques). N'hésitez pas à en faire état à qui de droit (vous pouvez imprimer cette page) et tenez-nous informé de la suite des événements. L'IBC peut éventuellement le moment venu vous aider pour porter l'affaire devant les tribunaux si un accord amiable n'était pas possible ou pas respecté.
Pour que demain nous puissions tous enfin respirer un air pur !
Bonne chance dans vos démarches !