Bruno Comby pour mieux vivre ! ! !

 

mardi 21 mai 2002, par Frédéric Vignale-Thomas

 

Bruno Comby est un écrivain lu dans le monde

entier qui est spécialisé dans la sieste, les insectes,

la gestion du stress et le mieux manger (...) Cet

idéaliste du mieux vivre écrit pour un monde

meilleur, milite au sein de son propre institut (IBC)

pour que la vie terrestre soit plus belle et

harmonieuse. Rencontre avec un homme charmant

qui a joué le jeu de l'Eterview avec enthousiasme et

sérieux.

http://www.comby.org


1.Mine de rien vous avez participé à bon nombre d'émissions de télé et ce dans le monde entier, que faites-vous donc de cette notoriété ?

Je m'efforce de changer le monde (vaste programme...), de semer un peu de bonheur et d'optimisme, et de faire savoir ce que je sais, ou crois savoir, sur les moyens de mieux vivre et de mieux protéger la planète que nous sommes en train de dévaster à un rythme accéléré.

 

2.Comment peut-on devenir optimiste dans ce monde de brutes ? Faîtes-nous part de quelques conseils un peu inedits pour votre première Eterview ?

Devenir optimiste ? C'est avant tout une question de choix, puis de méthode, en fait c'est tout à la fois facile et agréable. Entre le choix d'être heureux et en bonne santé ou triste et malade, il faut savoir choisir... Je ne suis pas un fataliste et suis au contraire persuadé que nous construisons notre avenir par nos pensées et nos actes. On peut choisir d'être un artisan du bonheur, ou pas. Si on ne choisit pas, l'histoire suit son cours quand même et notre vie ira où le courant de la vie nous entraînera, pas forcément sur les rives du bonheur, ni là où nous aurions choisi d'aller...

 

3.Pensez-vous pouvoir sauver Michel Houellebecq de la dépression ?

Cela ne dépend que de lui, pas de moi ! Chacun tient les rênes de son propre destin (fort heureusement). On ne peut que proposer des pistes ou donner l'exemple.

 

4.Quand avez-vous pris conscience que le bien être des personnes pouvait contribuer à la construction d'un avenir meilleur ?

Je crois vers l'adolescence, mais il n'y a pas eu de déclic précis. J'ai toujours considéré la vie, depuis mon plus jeune âge, comme une chose très sérieuse qu'on doit utiliser au mieux et le temps qui passe s'écoulant irrémédiablement, il ne faut pas le laisser perdre. L'avenir est ce que nous en ferons. La société n'est que la somme des individus qui la composent. Si on change les individus en les rendant un peu meilleurs, alors c'est toute la société qui évolue favorablement. Il ne faut pas croire que ce sont les politiciens ou tout autre gourou, spécialiste ou expert (fût-il optimiste!) qui vous apportera le bonheur ou la santé : le secret du bonheur est à l'intérieur de nous-mêmes et notre santé dépend essentiellement de notre mode de vie.

 

5.De quelles moqueries êtes-vous l'objet à cause de votre profession et de vos domaines de prédidections particuliers ?

Il n'y a pas tellement de moqueries, la grande majorité des personnes comprennent fort bien de quoi il s'agit et acquiescent. Mais il y a aussi, c'est vrai, une petite minorité d'immobilistes qui ne veulent pas changer (ce qui est tout à fait leur droit, chacun étant fort heureusement libre de ses actes), ainsi que quelques jaloux et marchands de peur, qui vivent (souvent fort bien) du malheur des autres, et qui parfois s'offusquent de mes activités et souhaitent me faire passer pour un vilain personnage afin de pouvoir poursuivre en toute quiétude leurs funestes activités et exploiter leur monde bien tranquillement comme ils l'ont toujours fait. Dans un monde largement peuplé de pessimistes où les spécialistes de la maladie, les compagnies d'assurances, les laboratoires pharmaceutiques et autres cabinets d'avocats font fortune, un authentique optimiste, qui propose des moyens simples et gratuits pour vivre heureux et en bonne santé, est évidemment l'objet, de la part d'une minuscule minorité, de diverses attaques, jalousies, etc., dont la moquerie n'est à vrai dire que le premier symptôme (si vous avez l'outrecuidance de persévérer et surtout si vous réussissez à faire connaître vos idées à la télévision, viennent ensuite les menaces, les calomnies, la diffamation, parfois la violence et j'en passe...). Je vous épargnerai les détails, mais sachez que la vie d'un incorrigible optimiste est pleine de rebondissements inattendus et passionnants. Heureusement le sujet (l'optimisme) porte en lui-même la solution permettant de retomber sur ses pieds et de vivre heureux malgré l'agitation ambiante... Tout va donc pour le mieux et la vie suit son cours tranquillement.

 

6.Peut-on être optimiste tous les jours même si on est pauvre et laid ?

Oui, car il s'agit avant tout d'un état d'esprit et à l'inverse, il existe des gens beaux et riches qui se suicident de désespoir.

 

7. Pour conserver la santé, quelle pourrait être la journée-type ?

Une quart d'heure d'exercice le matin en se levant, un soupçon de travail, un repas de fruits, une bonne sieste, des activités passionnantes, un deuxième repas de crudités davantage variées, quelques grands verres d'eau, quelques sourires, de bonnes pensées, des rencontres avec au moins trois personnes sympathiques, une douche (éventuellement froide) et si en plus il y a un zeste de soleil et un brin de nature, alors c'est le Paradis sur Terre !

 

8. Quelles sont les peurs qui vous terrifient ?

Ce n'est pas la peur qui me guide, mais l'amitié et le sens du devoir et du travail bien fait. Je suis content quand j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de beau et de bien, et j'y consacre tous mes efforts.

 

9. De quoi êtes-vous le plus fier dans cette vie déjà si bien remplie?

Tout, je suis fier de ce que je fais, de mon travail. A travers mes livres sur la santé, mes conférences, les associations que j'anime, je suis en quelque sorte un semeur de bonheur, de santé et de bien-être, et je le fais de mon mieux.

 

10.Si vous aviez pu exercer une profession artistique autre que l'écriture, laquelle auriez-vous choisi ?

J'ai failli choisir de devenir vétérinaire, mais j'aurai aimé être ébéniste, ou encore garagiste. J'aime bien réparer ce qui ne marche pas, embellir, rendre propre ce qui est sale, mettre de l'ordre où il n'y en a pas, créer, donner forme.

 

11.Définissez-vous svp en 5 mots commençant par "C" ?

Cool (pas stressé), calme, coeur (parfois trop gentil), charitable et sans doute un peu "chiant" parfois (car perfectionniste).

 

12.Que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ?

J'étais en train de bricoler (travaux de réfection et peinture) chez moi en milieu d'après-midi quand j'ai vu le deuxième avion s'encastrer dans la deuxième tour du WTC en direct. J'ai lâché mes pinceaux et suis resté scotché devant la télé. En 1981, j'ai été en zone de guerre au détroit d'Ormuz pour mon service militaire, une région hautement sensible militairement, dont l'Occident dépend toujours pour environ 70% de son approvisionnement pétrolier. Quand j'ai vu ce qui s'est passé au WTC, j'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait d'un attentat puissamment organisé et d'un tournant majeur dans l'histoire. Je pense qu'on n'a pas encore tiré toutes les leçons de cet événement tragique.

 

13. Comment vous est venue l'idée de "l'Eloge de la sieste", est-ce un hommage déguisé à Moustaki ?

L'idée m'est venue... en faisant la sieste, tout simplement, sur une plage, au soleil, en Martinique, en 1989 par un bel après-midi. Au risque de vous décevoir, Moustaki n'y est pour rien.

 

14. Que pensez-vous des mégalos et des narcissiques ?

Il me semble qu'il convient d'éviter de juger et classer les gens trop rapidement dans des catégories simplistes. Trop de narcissisme n'est pas bon et est détestable mais en même temps une réflexion constante sur sa propre action n'est pas inutile, surtout lorsqu'on poursuit un objectif important et difficile. Un tel feedback peut être un excellent moteur pour avancer vers la réalisation de nobles objectifs mais poussé trop à l'extrême, n'est pas bon, s'il confine à l'obsession. Idem pour ce qui est des mégalos : vouloir faire de bonnes et grandes choses est tout à fait louable et mérite l'admiration, à condition de garder le sens des réalités et les pieds sur terre.

 

15. Quelle est la chose la plus immonde que vous ayiez mangé ?

Je ne mange que des bonnes choses (par exemple de délicieux insectes comestibles) ! Si c'est immonde je m'en abstiens !

 

16. Le livre que vous rêvez d'écrire ?

La force de l'éléphant, c'est en relation avec une très ancienne tradition africaine, mais on verra plus tard, il n'y a pas d'urgence.

 

17. Vous faites partie des rares personnes en France à vivre de leur plume non ?

Oui, depuis une quinzaine d'années, c'est à la fois beau, rare et sans doute plus difficile que ne l'imaginent la plupart de ceux qui n'ont jamais écrit de livre.

 

18. L'anecdote la plus saugrenue qui vous est arrivée grâce à vos amis les insectes ?

J'ai un jour mis une vingtaine de grillons vivants dans ma bouche en les laissant courir avant de les mâcher, juste pour voir ce qui se passerait. A l'époque j'en élevais des quantités, j'en mangeais une centaine par jour (chaque grillon pèse environ 1 gramme) et au lieu de les croquer tout de suite comme je le faisais habituellement, cela m'a paru être une expérience scientifique intéressante. J'ai été bien puni : un des grillons m'a mordu la langue de ses puissantes petites mandibules. On ne m'y reprendra plus : désormais je croque d'abord et je réfléchis ensuite. C'est d'ailleurs ce que font les chimpanzés : l'insecte est directement croqué sitôt introduit dans la bouche du primate. Je n'avais pas compris du premier coup... La nature a vite fait de vous rappeler à l'ordre quand on ne respecte pas le mode d'emploi...

 

19. Votre projet éditorial le plus fou ?

C'était sans doute d'écrire un livre sur l'art et la manière de manger des insectes en racontant mes expériences d'entomophagie et les conclusions (entomophages) auxquelles j'étais parvenu suite à ces premières expériences. Le livre publié initialement en 1989, a immédiatement fait le tour du monde et des médias... Je ne pensais vraiment pas que cela pouvait intéresser autant de monde et attirer ainsi les journalistes.

 

20. Qu'est-ce qui fait écrire Bruno Comby, la croyance en un monde meilleur ?

Presque, ce qui me pousse serait plutôt la conviction qu'on peut changer les choses et contribuer à améliorer un peu le monde et la vie des gens autour de soi. Je voudrais que, plus tard, lorsque je me retournerai sur ma vie pour voir ce que j'ai fait, je puisse être fier de l'avoir fait. J'utilise la plume comme un outil pour faire le bien, pas comme un art pour m'exprimer. C'est un moyen pour atteindre un but qui est de tendre vers un monde meilleur, comme d'autres participent à des manifs ou font la révolution : parce que je suis persuadé (à tort ou à raison) d'agir ainsi dans le bon sens.

 

E-terview de Bruno Comby par Frédéric Vignale - www.e-terviews.net - cliquer ici pour voir l'article original publié par e-terviews